CyberDodo et la Pollution (1-57)

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Évaluation :

Pour beaucoup d'observateurs, les termes « Industries » et « Pollutions » sont inextricablement liés avec l'idée que toute production industrialisée est responsable de rejets indésirables dans la Nature.

A l'appui de cette conviction, ils mentionnent les dégradations causées à l'environnement à un rythme croissant depuis les débuts de l'ère industrielle (Au XVIIIème siècle). Il est en effet incontestable que plus la technologie a progressé et plus les pollutions ont augmenté avec des conséquences tendant à devenir irréversibles depuis la seconde moitié du siècle dernier.

Pour comprendre cette accélération, cette emprise humaine qui ne cesse de s'accroître, il suffit de regarder la courbe d'émission du Co2 (Dioxyde de carbone, gaz notamment produit par la combustion des énergies fossiles).

Cette courbe terrifiante a des allures exponentielles, alors que l'on sait parfaitement qu'aucune croissance exponentielle n'est possible à long terme, à fortiori lorsqu'il s'agit de pollutions. « Pollutions », le pluriel est déterminant car ce graphique ne présente que les émissions de Co2, or le sujet de ce dossier est l'impact de l'industrie au sens large sur l'environnement.

Quelles sont les industries les plus polluantes ?

On peut en distinguer principalement 2 : l'industrie chimique et celle de production de l'énergie.

1) Industries de production d'énergie

Comme nous l'avons vu, l'ère industrielle a débuté au XVIIIème siècle et a exigé de plus en plus d'énergie pour faire face à son développement amplifié par les progrès de la technologie et l'accroissement de la population mondiale. Comment produire cette énergie ? L'homme a eu recours au charbon puis au pétrole et au gaz avec comme conséquences des pollutions de l'air, de l'eau et des sols.

Aux XVIIIème et XIXème siècles, les premières pollutions atmosphériques étaient visibles dans le ciel des grandes villes, ceci « grâce » au charbon bientôt rejoint par le pétrole qui a aussi contaminé l'eau et les sols. L'exploitation industrielle du pétrole semblant d'ailleurs impossible sans que surviennent à intervalles malheureusement réguliers de graves catastrophes écologiques (Voir aussi le dossier CyberDodo consacré au pétrole).

Et l'électricité nucléaire ?

Les tenants de l'énergie d'origine nucléaire ont un argument majeur, elle ne produit pas de CO2 et ne contribue pas au réchauffement climatique. Selon eux, il s'agirait donc de « la » solution à privilégier pour assurer une fourniture pérenne d'énergie tout en luttant contre le réchauffement climatique.

L'énergie nucléaire = Infiniment plus de problèmes que de solutions ?

Sans rentrer dans les détails de la construction et de la vie d'une centrale qui – contrairement à la vision incomplète du seul fonctionnement de son ou ses réacteurs - produit des volumes non négligeables de CO2, il suffit de souligner 2 aspects pour largement réduire les soi-disant « avantages » du nucléaire :

a) Déchets = personne n'a le droit de léguer aux générations futures la responsabilité de gérer des déchets qui resteront mortels pendant des milliers, voire des millions, d'années. Qui pourrait justifier que pour garantir notre confort actuel, nous mettions en danger les générations futures qui ne nous ont rien demandés ?

b) Budget = voir la deuxième page de ce dossier.

2) Industries chimiques

Les industries chimiques sont responsables de pollutions aussi diverses que les millions de substances produites ou traitées par elles. Car, il est peu de domaines du génie humain dans lesquels les « avancées » de la science aient eu autant d'impact.

Impact positif ?

Pour nombre d'entre elles, assurément... mais pour peut-être encore plus d'autres, la réponse est négative. L'homme a manipulé, modifié, créé des produits dont personne ne peut garantir l'innocuité puisque le rythme de développement dépasse largement les capacités d'analyse des autorités théoriquement en charge de leur homologation. Se retrouvent alors dans la Nature, notamment avec nos déchets, des substances dont les effets à long terme sont, dans le meilleur des cas, inconnus voire potentiellement létaux.

Ce n'est pas le seul problème avec les industries chimiques puisque le fonctionnement des unités de production occasionne d'inacceptables rejets pour une importante proportion d'entre elles (Effluents liquides dans les rivières, fleuves et mers; fumées d'usines contenant des gaz à effet de serre et autres polluants dans l'atmosphère, les sols ; métaux lourds, etc.).

En résumé, c'est toute la biosphère qui se retrouve contaminée et en partie détruite, en amont par les usines et en aval par nos déchets. Nous dispersons dans l'environnement des millions de tonnes de substances dont nous ignorons le véritable impact, à court, moyen et long terme.

Les industries portent une lourde et majeure responsabilité dans ces pollutions mais serait-il possible de faire autrement ?

Comme premier élément de réponse, débutons avec le point b) du paragraphe consacré au coût de production de l'énergie nucléaire.

Est-il plus rentable de construire une centrale atomique ou de consacrer le même budget à des sources d'énergie renouvelables tout en luttant contre le gaspillage ? En complément à cette question, comment déterminer le coût du risque nucléaire et de la gestion de ses déchets millénaires ? Parce qu'un seul accident peut à jamais changer notre vie... (Demandons leur avis aux survivants de Tchernobyl).

Les écologistes soutiennent dans leur immense majorité (Ainsi que de nombreux scientifiques) qu'il est plus pertinent, plus efficace et plus sûr de réduire nos besoins énergétiques en optimisant nos modes de vie, d'habitation, de consommation et de transport plutôt que de choisir l'énorme investissement financier exigé par l'étude, la construction, la gestion et le démantèlement d'une centrale atomique.

Sans oublier que la production d'électricité nucléaire n'est pas flexible et qu'à chaque pic de demande, il faut quand même avoir recours à des centrales d'appoint qui utilisent des carburants fossiles (Généralement, du fioul ou du charbon) . L'argument de la non émission de CO2 par le nucléaire est donc minimisé.

Pour le dire autrement, l'énergie la plus propre est celle que l'on ne consomme pas !

Comment relever le défi d'une production industrielle « propre » ?

Tout d'abord en l'insérant dans une réflexion globale qui débute par l'identification des besoins réels, les différents moyens d'y répondre avec leurs empreintes environnementales respectives, soit aussi bien les besoins énergétiques que les pollutions induites et les déchets produits avec leur capacité à être recyclés ou pas.

Mais la base de toute industrie « propre » est bien entendu que ses méthodes de production ne polluent pas ! Concrètement, que son fonctionnement ne rejette rien de dangereux dans l'environnement, ceci à un coût acceptable pour le consommateur. D'ailleurs, comment définir ce coût ?

C'est une question très intéressante car ne devrait-on pas inclure dans le prix de tout produit l'ensemble des coûts liés à son cycle de vie ? Son développement et sa fabrication (Ce que fait tout industriel) mais aussi sa collecte et son recyclage, voire son impact sur la nature. A l'exemple des sacs plastiques qui non seulement exigent du pétrole, de l'énergie et de l'eau pour leur fabrication (Qui émet donc des gaz à effet de serre et contribue au réchauffement climatique) mais polluent pendant plusieurs centaines d'années s'ils ne sont pas biodégradables.

Des prix justes sont donc nécessaires pour motiver une production industrielle « propre ».

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Existe-t-il des usines « propres » ?

Tout dépend du domaine car on comprend facilement qu'il est plus aisé pour une unité d'embouteillage de lait d'être propre que pour une usine qui produit des substances chimiques corrosives et/ou contaminantes. Cependant, l'objectif de réduire/éliminer la pollution est d'autant plus important que les rejets sont dangereux.

Car, les progrès de la technologie auxquels nous avons déjà fait référence dans ce dossier permettent aujourd'hui de concilier « processus industriels » et « respect de l'environnement », tout est une question de volonté, souvent « aidée » par une réglementation qui se doit d'être suffisamment précise et contraignante.

Les pays riches devant montrer l'exemple et renoncer à « délocaliser » leurs productions les plus polluantes dans des zones défavorisées où les exigences légales sont nettement moins contraignantes donc coûteuses.

Comme cadre à suivre, le chimiste américain Paul Anastas a édicté en 1998 12 principes que doit respecter la chimie moderne pour mériter le qualificatif de « verte », voilà une version CyberDodo à vocation « universelle » de ces principes :

- Pourquoi investir de l'argent pour éliminer des déchets alors qu'il vaut mieux éviter d'en produire ?

- Les produits doivent être conçus pour se dégrader en substances non dangereuses pour l'environnement

- Lors de la conception et du développement des produits, il faut utiliser des substances les moins toxiques possibles pour l'homme et l'environnement et les plus efficaces

- L'énergie nécessaire pour les industries a des répercussions sur l'économie et l'environnement, le minimum possible doit être utilisé

- Chaque fois que c'est possible, des matières premières renouvelables doivent être utilisées par l'industrie

- Tout processus de production doit être contrôlé et analysé en temps réel afin d'éviter toute conséquence dangereuse pour l'homme et l'environnement

Et si toutes les industries décidaient de les appliquer ?

Pour voir le dessin animé consacré à la pollution industrielle, cliquez ici

Pour faire le quiz, cliquez ici

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