CyberDodo et les Animaux de la Ferme (1-58)

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Lesquels ? Cette question est fondamentale parce que le XXIème siècle fait face à une dangereuse contradiction, d'un côté beaucoup trop de ressources sont consacrées par les pays riches à élever des centaines de millions d'animaux qui ne vont nourrir que leur population et d'un autre des races ancestrales ne cessent de s'éteindre.

Remarquons d'ailleurs que cette consommation exagérée de protéines d'origine animale, outre sa dangereuse contribution au réchauffement climatique (A titre de référence, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a estimé en 2006 que 18% des émissions globales de gaz à effet de serre provenait du secteur de l'élevage), mobilise d'énormes quantités de céréales qui ne sont plus disponibles pour les humains (des pays pauvres bien sûr).

L'élevage tend à devenir une industrie, on « produit » de la viande, on « produit » du lait, on « produit » des œufs, etc. Les animaux deviennent une marchandise comme une autre qu'il s'agit de « produire » en générant le maximum de bénéfices. Qui dit industrialisation dit rationalisation, optimisation du processus... terrible constat alors que nous parlons d'êtres vivants.

Pour soutenir cette approche purement commerciale, les industriels de l'élevage ont sélectionné un nombre toujours plus réduit d'espèces qui peuvent leur assurer le meilleur rendement.

Attention si, à l'origine, il était logique que le paysan privilégie une espèce plutôt qu'une autre parce qu'elle était plus adaptée aux contraintes de son exploitation, voire l'améliore en choisissant les mâles les plus forts pour la reproduction, il est très dangereux pour l'avenir d'appauvrir la biodiversité au niveau atteint par les « usines » d'aujourd'hui.

Nous ne manquons donc pas d'animaux dits « de ferme », on estime par exemple que plus d'un milliard de vaches peuplait notre planète au début du XXIème siècle, ce qui pose problème est la disparition constante d'espèces considérées comme moins rentables et pourtant si importantes.

Tous les poussins du monde ne doivent pas être de la même famille !

Est-ce important de préserver toutes les espèces d'animaux de ferme ?

Comme nous l'avons vu, de tout temps les paysans ont cherché à sélectionner les animaux les plus forts, les plus résistants, les plus productifs, etc. il s'agissait souvent d'une question de vie ou de mort pour eux et leur famille. Cette sélection se faisait parmi les races indigènes, celles que l'évolution avait patiemment adaptée aux conditions locales, notamment les sources de nourriture disponibles et leur saisonnalité.

Cependant, aucune exploitation même la plus modeste, n'était ni mono culture ni mono élevage.

Certains pourraient dire que le progrès a exigé que l'on se concentre sur un très faible nombre d'espèces à travers le monde et que cette diminution a permis d'augmenter la productivité globale de manière spectaculaire afin de faire face à l'accroissement de la population.

Ce raisonnement qui pourrait sembler logique à première vue est en réalité un terrible piège pour l'avenir, parce que le vivant n'est jamais isolé et fait partie d'une longue chaîne qui relie les molécules les plus petites aux êtres les plus complexes, en incluant l'environnement avec lequel ils sont en interaction.

Les « usines à viande » ne font pas qu'appauvrir la biodiversité des espèces élevées, par répercussion elles appauvrissent également toutes celles qui sont en contact avec elles. Or, qui peut dire avec certitude quels seront les besoins de l'humanité de demain ?

Les quelques espèces qui assurent aujourd'hui sur le plan mondial plus des 3 quarts de la production de viande, de lait, d'œufs, etc. sauront-elles s'adapter aux changements climatiques ? En cas d'épidémie, comment empêcher une hécatombe alors que des centaines de millions d'animaux partagent un patrimoine génétique si proche ?

La préservation de la diversité des espèces d'animaux d'élevage est indispensable au futur de l'humanité

En résumé, la préservation des « animaux de la ferme » traditionnels n'est pas qu'une lubie de nostalgiques mais représente une garantie indispensable pour l'avenir, sachant que les spécialistes estiment qu'au cours des dernières années une race domestique a disparu chaque mois, ce qui la rendait unique a donc été perdu pour toujours avec elle !

Selon ces mêmes spécialistes, il existerait encore environ 7'000 races d'animaux d'élevage dans le monde.

L'urgence actuelle se situe aussi bien dans les pays riches qui doivent faire évoluer leur modèle d'élevage « industriel » pour y inclure la protection de la biodiversité que dans les pays pauvres qui au fur et à mesure de leur développement perdent la majeure partie de leurs ressources zoogénétiques.

Conclusion provisoire, ce ne sont pas que des vaches, des poules, des chèvres, des canards, des porcs, etc. dont il s'agit dans ce dossier mais bien du futur de l'humanité et de sa capacité à nourrir les quelques 9 milliards de personnes qui devraient peupler notre planète vers 2050...

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