La maladie du sommeil est-elle grave ?

La maladie du sommeil, un terme qui pourrait prêter à sourire car tout le monde sait qu’il est agréable et nécessaire de se reposer régulièrement. Dans la réalité, c’est surtout une appellation trompeuse puisque ce n’est pas au sommeil que sont condamnés les êtres humains et les animaux qui en sont affectés mais bien à la mort !

Cette terrible maladie est due à un parasite : le trypanosome qui a besoin d’un vecteur ou pour le dire autrement d’un moyen, pour contaminer ses victimes, il l’a trouvé avec cet insecte devenu très célèbre pour les ravages qu’il cause : la mouche tsé tsé.

Comment la maladie se transmet-elle ?

Le trypanosome a trouvé dans la mouche tsé tsé un complice parfait pour son œuvre de destruction puisqu’il ne semble pas l’affecter ; le parasite (Le trypanosome) et son hôte (La mouche) vivant en harmonie.

Cette mouche qui se nourrit de sang est contaminée lors d’une première piqûre faite à un homme ou un animal déjà infecté par le trypanosome. Dès lors, il va se multiplier chez la mouche qui va pouvoir propager la maladie au gré de ses attaques futures.

Il faut dire que sa trompe est une véritable seringue qui lui permet de sucer le sang de ses victimes mais se faisant elle les infecte avec sa salive qui contient les trypanosomes, la maladie est transmise.

N’y a-t-il qu’une maladie du sommeil ?

Non, il y en a plusieurs formes, humaines ou animales, plus ou moins sévères.

Chez les animaux, c’est essentiellement le bétail qui est touché (Bœufs, vaches, chèvres, moutons, porcs) mais aussi les chevaux et les chameaux.

Où trouve-t-on les mouches tsé tsé ?

En Afrique, où selon la région elles transmettent à l’homme Trypanosoma brucei gambiense (Trypanosomiase de l’Afrique de l’Ouest = Forêts, points d’eau, etc.) et Trypanosoma brucei rhodesiense (Trypanosomiase de l’Afrique de l’Est = Savanes, etc.) ainsi que les formes Trypanosoma brucei brucei, congolense, simiae, suis et vivax aux animaux.

Peut-on guérir de la maladie du sommeil ?

Nous touchons là à la terrible situation sanitaire et économique africaine, malgré qu’il soit possible de guérir cette maladie si elle est diagnostiquée suffisamment tôt, entre 50 et 80% des personnes contaminées vont en mourir.

Les conflits armés persistants aggravent encore les choses en interdisant les dépistages humains et animaux ainsi que les campagnes d’information et de prévention.

L’OMS estime qu’environ un demi million de personnes seraient contaminées et dans certaines régions du Congo, de l’Angola et du Soudan, la trypanosomiase serait la première cause de mortalité ou la deuxième après le VIH/SIDA.

De plus, plus de 3 millions d’animaux mourraient chaque année de la maladie du sommeil.

Comment protéger les populations contre le trypanosome ?

Une réussite intéressante a été enregistrée à Zanzibar (Archipel tanzanien de l’océan Indien) dans la lutte contre la maladie du sommeil puisque cela fait plusieurs années que le trypanosome aurait disparu de l’île. Pour y parvenir, les scientifiques ont utilisé la technique de « l’insecte stérile » qui consiste à attraper les mouches, à stériliser les mâles en les irradiant avec des rayons gamma puis à les relâcher dans la nature.

Plus tard, leur accouplement avec les femelles ne donnera aucun résultat et le territoire concerné sera progressivement (Provisoirement ?) débarrassé de cette menace.

D’autres techniques ont été testées avec plus ou moins de succès et de conséquences sur l’environnement, depuis l’abattage de tous les animaux potentiellement porteurs du trypanosome dans une région, en passant par l’usage massif de pesticides, la coupe systématique de la végétation abritant les mouches tsé-tsé ou la pose de pièges qui les attirent et les tuent.

Des évaluations sont toujours en cours afin de déterminer le niveau d’efficacité de chacune de ces méthodes et leur pérennité.
 

Quelles sont les conséquences de la maladie du sommeil ?

Elles sont terribles pour le continent africain. Sur le plan du nombre des victimes humaines, des dégâts aux troupeaux et de l’appauvrissement qui en résulte. En propageant la maladie du sommeil, la mouche tsé-tsé interdit de fait à des millions d’agriculteurs de posséder des animaux de trait qui seraient pourtant indispensables à un travail efficace de la terre, sans oublier le fumier que ces animaux produiraient et qui est un fertilisant de choix.

De nombreux experts estiment que la maladie du sommeil est responsable des millions de kilomètres carrés de terres fertiles qui ne sont pas cultivés en Afrique alors que tant d’êtres humains meurent de faim aux alentours.

Comment se protéger de la mouche tsé-tsé ?

Essentiellement en évitant tout contact avec elle ! Car, il faut savoir que les produits contre les insectes que l’on applique habituellement sur la peau n’ont pas d’effet sur la mouche tsé-tsé et, qu’en plus, il n’existe pas de vaccin contre le trypanosome.

Dans les régions à risque, il importe donc de porter des vêtements qui couvrent le plus possible les bras et les jambes, d’avoir des chaussures fermées et malgré la température souvent élevée des chaussettes.

La nuit, une moustiquaire est indispensable.

En conclusion, les mouches tsé-tsé sont un véritable fléau qui ravage l’Afrique, une mobilisation internationale des savoirs et des moyens est indispensable pour trouver comment protéger efficacement et durablement les populations et leurs animaux, parce qu’il est scandaleux qu’au troisième millénaire, on puisse encore mourir de maladies que l’on sait guérir (Voir à ce sujet l’épisode n° 36 consacré aux maladies des pays en voie de développement).

Pour en savoir plus sur le sujet :

Pour voir le dessin animé consacré aux mouches tsé-tsé, cliquez ici

Pour faire le quiz, cliquez ici

Pour les jeux, ici

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